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le_misanthrope_activites H-I-A S4

Séances
Objectifs
Activités
Séance 1 : Repérage des portraits dans la pièce.
I, 1 : Dorilas et Émilie, par Philinte ; la « sincère Éliante », la « prude Arsinoé », Célimène à « l’humeur coquette », par Philinte ; le « franc scélérat » avec qui il a un procès et la galerie de portraits des « gens à la mode », des « méchants » et des « complaisants », par Alceste.
II, 1 : Clitandre et Acaste.
II, 4 : la scène des portraits : Cléonte, Damon, Timante, Géralde, Bélise, Adraste, Cléon, Damis, mais aussi Alceste, par Célimène.
III, 1 : autoportrait d’Acaste.
III, 3 : portrait d’Arsinoé par Célimène.
V, 4 : contrepoint négatif de la scène des portraits : la scène des billets lus par Acaste et Clitandre.


- Classement des portraits ; éloge et blâme.
- Mise en évidence des fonctions des portraits : ils témoignent de l’art de la conversation du siècle, et de l’esprit de leurs auteurs ; ils construisent des caractères à identifier (portraits satiriques révélant des défauts, des comportements sociaux inadéquats) ; ils servent aussi à construire le caractère de leurs auteurs.
Classement selon l’auteur du portrait (avec le cas particulier de l’autoportrait), l’intention qu’il manifeste (portrait satirique ou non), selon la forme : de l’esquisse au portrait plus élaboré.
Séance 2 : Étude d’un extrait de la première scène de la pièce (v. 35 à 80, par exemple).




- Prolongement de la séance 1 : construction des caractères opposés de Philinte et d’Alceste.
- Retour aux portraits après l’étude de leur argumentation : comment illustrent-ils le débat qui oppose les deux personnages ?
Étude de l’argumentation : identification et reformulation des deux thèses…
Mise en évidence des deux conceptions opposées de la vie en société et du comportement à l’égard des autres.
Première transposition à l’univers des élèves : dans quelle thèse se reconnaissent-ils ?

Prolongement :
Comment la scène 2 de l’acte I peut-elle être considérée comme une illustration ou une mise à l’épreuve des thèses et des prises de position des deux personnages ?
 Séance 3 : L’art du portrait
Étude de tableaux : Le Brun, Le Chancelier Séguier, Philippe de Champaigne, Triple portrait du cardinal de Richelieu, Rigaud, Louis XIV âgé de soixante-treize ans en grand costume royal.




- À partir de l’observation des tableaux, mettre en place une démarche de lecture et d’analyse des portraits littéraires.
- Préciser les enjeux différents des portraits (éloge et blâme).
- Approfondir les conclusions de la première séance sur le contexte historique, culturel et esthétique.
Étude des portraits officiels et d’apparat : art de l’éloge, pour manifester et susciter l’admiration ; l’homme immortalisé à travers ses qualités et sa fonction ; observation de la valeur de la mise en scène, des costumes, des objets symboliques.
Mise en relation avec les portraits littéraires : le portrait, devenu genre autonome au XVIIème siècle, conserve les aspects de l’éloge et du blâme (empruntés au discours épidictique auquel il se rattache à l’origine), et en particulier, le fait que l’on recherche moins la ressemblance objective que la volonté de faire ressortir ce que le portrait a de remarquable ou d’exemplaire. Une telle conception du portrait s’appuie sur le postulat que la nature humaine est fixe, postulat étayé dès l’Antiquité par les traités de physiognomonie affirmant que le corps exprime l’âme et que toute modification de l’un entraîne la modification de l’autre.

Prolongement possible :
Observation de dessins de Le Brun : visages humains et les animaux qui leur correspondent ; têtes d’expression, par exemple, La colère.
Séance 4 : Retour aux portraits du Misanthrope pour une étude de quelques uns de la galerie de Célimène (II, 4) : Géralde le snob, ou Bélise qui manque d’esprit, par exemple.





-      Initiation à l’analyse littéraire à partir de textes brefs.
-      Approfondissement de la réflexion : à quel niveau se situe la satire ?
Mise en évidence des éléments composant les différents caractères construits par les portraits : combinaison de traits physiques, moraux, sociaux rendus à travers les discours, les attitudes, activités, goûts et manies du personnage ; effet d’accumulation des traits qui convergent vers le sens ; effet de mise en scène.
Repérage de quelques procédés de la caricature : simplification, grossissement, accumulation.
Réflexion sur la double visée de la satire : plaire et instruire ; sur l’illustration des travers humains généraux mais aussi des vices des courtisans et des dysfonctionnements de la société représentée. Réflexion, enfin, sur ce que ces portraits révèlent aussi de l’ « humeur satirique » de Célimène et ce qu’ils suggèrent d’une dénonciation du règne de l’hypocrisie et de la médisance dans certains milieux mondains.

Prolongement possible :
Étude d’un caractère de La Bruyère, Cliton ou Arrias, par exemple, pour mieux faire sentir l’appartenance du portrait à un genre littéraire.  
Séance 5 : Le caractère d’Alceste, bilan.





-      Comparaison entre le portrait et le caractère de théâtre.
-      Exploitation de la lecture cursive de la pièce.
-      Retour sur le titre et le sous-titre de la pièce.
Comme tout personnage de théâtre, qui n’existe que par ses paroles et par les paroles des autres personnages sur lui (et par l’incarnation proposée par la mise en scène et le jeu de l’acteur), Alceste n’existe que par le dialogue qu’il entretient avec la société qui l’entoure. De manière paradoxale il dialogue avec ce qu’il déteste :
-      il est réticent à l’égard de la cour (il rejette la proposition d’Arsinoé, III, 5) et pourtant il est présent constamment dans le salon de Célimène ;
-      il quitte le salon à regret (II, 6 et IV, 4) et pourtant le dialogue qu’il entretient avec les autres est parfois forcé (I, 1 et 2…) ;
-      il parle avec les autres pour les contredire au point de se contredire lui-même (observation de Célimène dans la scène des portraits) ;
-      il s’affirme contre les autres dans sa revendication de sincérité et dans sa singularité affichée d’homme d’honneur, de juste (dans son procès) alors que la société cherche à éviter son exclusion volontaire (rôle de Philinte et d’Éliante, et même de Célimène, II, 3) et que tous semblent rechercher sa faveur ;
-      il manifeste son refus de la civilité par son langage fait d’emportements, comportant jurons et interjections (par opposition à la parole élégante de Philinte ou à l’esprit de Célimène).
La théorie des humeurs qui rattache l’homme au cosmos et le place sous la domination d’un élément de la nature rejoint ici la vision de l’homme proposée par les portraits (atrabilaire : soumis à la terre, au teint sombre, au tempérament mélancolique…). Cependant, la complexité du caractère d’Alceste sert aussi, au-delà de ses ridicules (que d’ailleurs les élèves ont parfois du mal à percevoir et qui au fil du temps ont donné lieu à des interprétations diverses), à alimenter la réflexion morale que propose la pièce.

Séance 6 : Bilan sur les usages mondains et leur code. Comparaison des portraits de la scène des portraits (II, 4) avec ceux du dénouement (V, 4).





-      Revenir sur les prises de position et les conclusions formulées par les élèves au cours de la séance 2.
-      Comparer les usages mondains au XVIIème siècle et leur code aux usages actuels.  
Réflexion sur la part de satire sociale dans la pièce à travers l’hypocrisie et la superficialité des relations sociales, mais aussi sur la nécessité des mêmes usages mondains, afin de ne pas blesser l’amour-propre des membres du groupe constitué autour de Célimène.
La désintégration de la société de Célimène à la fin de la pièce en est le reflet : c’est Célimène elle-même qui en est la cause pour avoir confondu jeu littéraire et pratique mondaine du portrait satirique (II, 4) et nécessité de ménager ses familiers et de ne pas les humilier (V, 4). Tout comme l’exclusion volontaire d’Alceste  montre les limites de son comportement envers les autres.

Prolongement :
Écriture d’un texte argumentatif mettant en forme la réflexion sur les limites dans notre société de l’usage de la sincérité vantée par Alceste à la première scène.
Séance 7 : Écriture d’invention à partir de l’Étude de six têtes parmi lesquelles celle de Saskia de Rembrandt.




- Réutiliser les connaissances acquises dans le cadre d’un travail d’écriture.
Observation de l’eau-forte : diversité des expressions et recherche d’une vérité de l’être humain ; diversité des âges et des conditions.
Vérification du vocabulaire acquis (eau forte, huile, gravure, croquis, esquisse, ébauche…)
Deux sujets possibles :
-      Associez chacune des esquisses à un trait de caractère ou à un comportement puis rédigez le portrait satirique ou élogieux de l’une d’elles.
-      Imaginez les liens qui pourraient unir les personnages représentés puis rédigez la didascalie initiale d’une comédie et l’argument de la pièce.



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