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L'impact de l'imprimerie sur la diffusion des idées h-i-a s4


L'imprimerie a un impact majeur sur la diffusion des idées à la Renaissance. Les plus importantes transformations qu'elle produit au sein de la culture européenne de cette époque sont les suivantes :
1. Elle fait connaître les idées humanistes;
2. Elle favorise l'essor des sciences descriptives (l'anatomie avec le traité de Vésale, la cartographie moderne avec les atlas de Mercator, etc.);
3. Elle permet la diffusion du latin, la langue véhiculaire des savants, et le développement des langues vernaculaires (celles du peuple);
4. Elle unifie les langues nationales et, de ce fait, contribue à renforcer le sentiment patriotique;
5. Elle favorise la diffusion des idées de la Réforme.
Les imprimeurs, les libraires et les auteurs ne cherchent pas toujours à susciter la controverse. Il leur est très souvent plus profitable d'être à l'écoute de leurs lecteurs et de ne pas choquer les superstitions, les croyances populaires. Dès le début de l'imprimerie, des modes se créent (par exemple, les écrits mystiques de la fin du 15e siècle, les classiques grecs et latins au début du 16e siècle, les textes littéraires en langues nationales au milieu du 16e siècle).
Avec l'unification des langues nationales se popularisent les livres de détente qui favorisent l'imagination, l'aventure, tels que les romans de chevalerie. Cervantès (1547-1616), dans L'ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, (1605 et 1615), dénonce comme pernicieuses les illusions chevaleresques qui entraînent un refus de la réalité. Dans les deux extraits suivants, Cervantès nous fait voir le mal que produisent ces livres et ce que l'entourage de Don Quichotte veut en faire.
Il s'embarrassa tant en sa lecture qu'il y passait les nuits tout entières, du soir au matin et les jours du matin jusqu'au soir. Et par ainsi du peu dormir et beaucoup lire, son cerveau se sécha de telle sorte qu'il en vint à perdre le jugement. Il emplit sa fantaisie de tout ce qu'il lisait en ses livres, tant des enchantements comme des querelles, batailles, défis, blessures, passions, amours et extravagances impossibles ; et il lui entra tellement en l'imagination que toute cette machine de songes et d'inventions qu'il lisait était vérité que pour lui il n'y avait autre histoire plus certaine en tout le monde. [...]

Le curé demanda à la nièce les clefs de la chambre où étaient les livres auteurs du mal, et elle les lui bailla fort volontiers : ils entrèrent tous dedans, et la gouvernante avec eux, où ils trouvèrent plus de cent volumes gros et fort bien reliés, et encore d'autres petits [...]. Le licencié [...] commanda au barbier qu'il lui tendit ces livres un à un pour voir de quoi ils traitaient, car il se pourrait faire qu'ils en trouvassent quelques uns qui ne mériteraient pas la peine du feu. " Non, non dit la nièce, il ne faut pardonner à pas un : tous ont été cause du dommage ; le meilleur sera de les jeter par les fenêtres dans le patio et en faire un tas, puis y bouter le feu, ou bien les porter en la basse cour, et là on fera un bûcher, et la fumée n'offensera personne.

Cervantes, Don Quichotte, I, chap. 6, 1605.
Le livre, à la Renaissance, n'est plus seulement un objet de méditation, mais aussi un objet de consultation, de confrontation, voire de sédition et de perdition. L'imprimerie, en accélérant la diffusion des idées, augmente le pouvoir des nouvelles idéologies et contribue à modifier profondément les mentalités. En ce sens, le livre peut représenter un danger pour la stabilité et le maintien des pouvoirs religieux et séculiers, d'où la nécessité de contrôler l'imprimerie par différents moyens de surveillance, de répression et de législation :
1. Autodafés de livres;
2. Octrois de privilèges;
3. Défenses de publier, de vendre ou d'importer certains livres ou types d'ouvrages;
4. Imposition de peines financières, emprisonnement, sévices, condamnations à mort.
L'"affaire des placards" illustre le pouvoir de diffusion et de sédition qui peut être associé à l'imprimerie. En 1534, des affiches hostiles à la "messe papale" et à la transsubstantiation sont placardées par les protestants aux différents carrefours et sur les portes des églises de Paris, et jusque sur la porte de la chambre du roi François 1er, à Amboise. Le Journal d'un bourgeois de Paris, pour sa part, nous donne un exemple de répression qui se fait à la même époque :
Le samedi XVIIe avril, Barquin, gentil homme fort lettré en art d'humanité déjà accusé de crime d'hérésie de depuys par le mandement du Roy relaxé, finalement convaincu du crime [...] fut condempné à estre amené en Grève devant l'ostel de la ville et là fut étranglé à ungposteau et puys brulé et avec luy ses livres. Dieu luy face pardon et marcy ! Mais il ne fut guères plainct, car, supposé qu'il fut savant en lettres, toutes fois il abbusamechamment de son savoir se appliquant à dénigre plusieurs choses concernant nostrefoy et les cérémonies de l'église.

Journal d'un bourgeois de Paris sous François Ier.
Mais l'efficacité de la répression antiprotestante n'est que tardivement efficace. Seule l'Espagne échappe complètement à la pénétration du livre protestant. L'Église catholique crée l'Index librorumprohibitorum, une liste d'auteurs dont la lecture est interdite aux chrétiens sous peine de mort. On y trouve aussi les versions de l'Écriture non approuvées, les ouvrages prônant l'athéisme et ceux contraires à la morale. Le premier catalogue est publié par Paul IV en 1557. L'Index, quant à lui, est promulgué par le concile de Trente en 1564 et ne sera supprimé qu'en 1966, par le concile Vatican II.
L'Église catholique se sert aussi de l'imprimerie pour propager l'esprit de sa propre réforme. Elle multiplie les bibliothèques dans les couvents et les collèges des jésuites et fournit aux fidèles des éditions des œuvres des Pères, des traités de théologie morale, des livres d'autel, des petits livres de spiritualité, etc. L'État devient lui aussi un client non négligeable des imprimeurs en publiant et diffusant ses actes officiels.
Mais la résistance à la propagation des idées de la réforme catholique s'organise. Dans les Provinces-unies, des imprimeurs protestants ne respectent pas les règles commerciales et l'octroi des privilèges, et inondent l'Europe de contrefaçons et de textes d'auteurs récents.

site suggérée par madame belhaj 

il y'a également le site GALICCA DE LA BNF


BNF de paris 

BNR DE RABAT 


BIBLIOTHÈQUE FONDATION ROI ABDELAZIZ DE CASABLANCA


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